Dîner romain au RU de Brest

On doit à notre collègue Marie-des-Neiges ce récit d’un repas visiblement haut en couleurs:

Que n’étiez-vous tous présents au R.U. de l’U.B.O. mercredi soir [27 mars] ! Vous auriez goûté à ces délicieux mets concoctés par le cuisinier mandé par Benoît [le président de l’association].

La patina de laitue fut une bonne mise en bouche avec ce flan gratiné bien lié avec une pointe de fromage de chèvre. Puis, en premier plat, les courgettes, certes salées par l’ajout d’anchois, étaient confites et aromatisées par des herbes comme il le fallait. Ensuite, en second plat, la poule tendre marinée dans du martini et joliment posée sur une sorte de galette de pois chiches enserrés en fait dans du jaune d’œuf cuit à la vapeur et granulé comme si c’était des grains de polenta, émoustilla nos papilles, relevée par une once de gingembre et du céleri. On eût pu s’arrêter là, mais cela nous aurait privés d’un dessert sans doute trop copieux, mais très original, d’autant plus que le chef nous avait mis l’eau à la bouche en nous annonçant quelque chose « comme des marrons glacés ». On nous a donc servi une coupe de dattes chaudes cuites dans une espèce de marmelade d’agrumes, l’ensemble confit.

Ajoutez du miel, de l’alcool de cuisine, du néo-garum avec un bon vin doux épicé et un joli petit pain de céréales, le tout avec modération, et vous aurez une idée complète de notre festin.

Benoît a bien reçu ses hôtes en maître de cérémonie digne de ce nom. Ses éclairages sur les mets ainsi que sa lecture de la légende de Narcisse ont rendu le tout accessible à un public peut-être plus varié cette année, et parfois couronné. Notons la présence d’étudiants (lettres classiques, L.E.A. et …biologie). Notre président a enjoint le maître queue, qui se jugeait lui-même « trop timide » pour prononcer une allocution, à nous expliquer ses tours de main et ses choix culinaires : ils furent applaudis tous deux à juste titre.

J’avais l’an dernier transmis la relative déception de certains convives à revoir la même sauce dans les plats, je me dois donc de rendre justice cette année aux maîtres d’art, au nom de mes voisins de table aussi : ce fut un vrai régal, sinon, pour ceux que certains ingrédients ont pu rebuter, une vraie découverte de saveurs différentes et vraiment exotiques qui « ont explosé en bouche », comme pourraient le dire les candidats d’émissions de téléréalité culinaires. Et quand on sort d’un repas moins bête en entrant qu’en sortant, on ne peut qu’être ravi !