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Conférence sur le thème du concours 2014

Dans le cadre de la préparation au concours de l’ARELA Bretagne qui aura lieu le 25 mars prochain sur le thème « Magie, charmes et sortilèges dans l’Antiquité », aura lieu une conférence proposée par Dominique Frère, professeur à l’UBS, le jeudi 12 décembre, de 10h30 à 11h30, à la faculté V. Ségalen de Brest, à destination des scolaires, collégiens et lycéens. En voici un résumé:

Abracadabra ! Ce mot étrange apparaît pour la première fois au IIIe siècle après Jésus-Christ  et deviendra dans notre imaginaire la formule magique par excellence. Peu importe son origine et sa signification puisque la seule chose qui compte c’est sa puissance d’incantation magique. Celui ou celle qui le prononce, magicien ou sorcier, peut influer sur le destin, changer le cours de la réalité et par exemple forcer une fièvre mortelle à quitter le corps d’un malade. L’imaginaire antique est peuplé de  créatures étranges qui ont l’aspect de nos modernes loups garous, zombies et fantômes, magiciens et sorcières. Ces dernières avaient le pouvoir de transformer les hommes en animaux, de les rajeunir, de se transformer en vieille femme pour mieux tromper leur entourage. Mais le pouvoir que l’on reconnaît aux magiciens et aux sorciers est tel qu’ils peuvent éteindre les étoiles, changer la nuit en jour, faire tomber la lune, liquéfier les montagnes, détourner les cours des fleuves… Agissant souvent en marge de la cité, dans les lieux liés à la mort (champ de bataille, amphithéâtre, cimetière), ils sont initiés aux mystères du monde invisible et connaissent les secrets de la nature, sachant utiliser le pouvoir des plantes, observant le mouvement secret des cieux et celui de cet œil humide et inquiétant qu’est la lune. Textes, inscriptions, images et objets archéologiques seront convoqués pour approcher la réalité sensible de ce que fut la magie dans l’antiquité grecque et romaine.

Le tarif de l’intervention correspondra aux frais de transport du conférencier (70 Euros maximum, à confirmer) et devra être partagé par les établissements des élèves participant à la conférence.

Pour toute information complémentaire, contacter: Christine Colin

Rencontre avec une magicienne

Par l’image …

La visite chez la magicienne – Maison de Cicéron – Pompéi (photo © Patricia Carles)

http://locipompeiani.free.fr/pages/mosaiquesorciere.html

Et par le texte …

Αἴσωπος

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ÉSOPE

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LA MAGICIENNE

Une magicienne faisait profession de fournir des charmes et des moyens d’apaiser la colère des dieux. Elle ne manquait jamais de pratique et gagnait ainsi largement sa vie. Mais on l’accusa à ce propos d’innover en matière de religion, on la traduisit en justice, et ses accusateurs la firent condamner à mort. En la voyant emmener du tribunal, un quidam lui dit : « Hé ! la femme, toi qui te faisais fort de détourner la colère des dieux, comment n’as-tu même pas pu persuader des hommes ? »

Cette fable s’appliquerait bien à une gipsy qui promet des merveilles et se montre incapable des choses ordinaires.

( traduction d’Émile Chambry )

Dîner romain au RU de Brest

On doit à notre collègue Marie-des-Neiges ce récit d’un repas visiblement haut en couleurs:

Que n’étiez-vous tous présents au R.U. de l’U.B.O. mercredi soir [27 mars] ! Vous auriez goûté à ces délicieux mets concoctés par le cuisinier mandé par Benoît [le président de l’association].

La patina de laitue fut une bonne mise en bouche avec ce flan gratiné bien lié avec une pointe de fromage de chèvre. Puis, en premier plat, les courgettes, certes salées par l’ajout d’anchois, étaient confites et aromatisées par des herbes comme il le fallait. Ensuite, en second plat, la poule tendre marinée dans du martini et joliment posée sur une sorte de galette de pois chiches enserrés en fait dans du jaune d’œuf cuit à la vapeur et granulé comme si c’était des grains de polenta, émoustilla nos papilles, relevée par une once de gingembre et du céleri. On eût pu s’arrêter là, mais cela nous aurait privés d’un dessert sans doute trop copieux, mais très original, d’autant plus que le chef nous avait mis l’eau à la bouche en nous annonçant quelque chose « comme des marrons glacés ». On nous a donc servi une coupe de dattes chaudes cuites dans une espèce de marmelade d’agrumes, l’ensemble confit.

Ajoutez du miel, de l’alcool de cuisine, du néo-garum avec un bon vin doux épicé et un joli petit pain de céréales, le tout avec modération, et vous aurez une idée complète de notre festin.

Benoît a bien reçu ses hôtes en maître de cérémonie digne de ce nom. Ses éclairages sur les mets ainsi que sa lecture de la légende de Narcisse ont rendu le tout accessible à un public peut-être plus varié cette année, et parfois couronné. Notons la présence d’étudiants (lettres classiques, L.E.A. et …biologie). Notre président a enjoint le maître queue, qui se jugeait lui-même « trop timide » pour prononcer une allocution, à nous expliquer ses tours de main et ses choix culinaires : ils furent applaudis tous deux à juste titre.

J’avais l’an dernier transmis la relative déception de certains convives à revoir la même sauce dans les plats, je me dois donc de rendre justice cette année aux maîtres d’art, au nom de mes voisins de table aussi : ce fut un vrai régal, sinon, pour ceux que certains ingrédients ont pu rebuter, une vraie découverte de saveurs différentes et vraiment exotiques qui « ont explosé en bouche », comme pourraient le dire les candidats d’émissions de téléréalité culinaires. Et quand on sort d’un repas moins bête en entrant qu’en sortant, on ne peut qu’être ravi !