Après l’opposition et la censure qui avaient frappé la représentation d’Eschyle par Philippe Brunet à la Sorbonne en mars dernier, Marie-Hélène Delavaud-Roux, maîtresse de conférence en histoire ancienne à l’U.B.O. a fait paraître un très intéressant billet dans la revue Connaissance hellénique du 28 juin. C’est un long article bien argumenté qui reprend le sens des couleurs et des masques dans le théâtre grec et l’historique des « black face »
Voici le début de l’article:
Le 25 mars 2019 des étudiants de la Sorbonne issus de diverses associations, dont la LDNA (Ligue de Défense Noire Africaine) ont empêché une représentation des Suppliantes d’Eschyle par le théâtre Démodocos de se tenir, en l’accusant de « blackface« . Cette pièce de théâtre met en effet en scène les Danaïdes, filles de Danaos, qui viennent d’Egypte se réfugier à Argos afin d’éviter le mariage avec leurs cousins, les fils d’Egyptos. Là elles demandent asile aux Argiens, puisqu’elles descendent des mêmes ancêtres, à savoir Zeus et Io. Dans le texte grec, aux vers 154-155 les Danaïdes sont qualifiées de
μελανθὲς ἡλιόκτυπον γένος
que l’on traduit souvent par “avec nos teints brunis des traits du soleil”[1]
Ceci a conduit le metteur en scène Philippe Brunet, Professeur de grec à l’Université de Rouen, en 2018, à travestir ses choreutes avec un maquillage cuivré, qui, semble-t-il, est ressorti sur scène beaucoup plus sombre, ainsi que sur les photos qui ont été déposées par la mission culturelle de la Sorbonne sur son site web.
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