Archives de catégorie : Actualités

Visite de la Villa gallo-romaine de Mané-Véchen le 08.10.2011

A la suite de l’AG 2011 de l’ARELA Bretagne qui s’est tenue au lycée Victor Hugo d’Hennebont, dans la matinée du 8 octobre dernier, les participants à la journée se sont retrouvés, l’après-midi sur le site archéologique de Mané-Véchen en Plouhinec (56), sur les bords de la rivière Etel.

Les membres de l'ARELA Bretagne et A. Provost, archéologue, sur le site

A. Provost présente le plan du siteAlain Provost, l'archéologue en charge des fouilles menées sur le site au cours des dernières années, nous a guidés pendant plus d'une heure pour une visite de la villa gallo-romaine. Celle-ci présente trois corps de bâtiments (sud / ouest / nord) organisés autour d'une cour ouverte vers l'est sur la rivière.

L’entrée de la villa se fait par le corps de bâtiments sud où un large porche permet le passage vers la cour. Ce premier corps de bâtiments présente plusieurs salles, un jardin intérieur (où un trésor important de pièces du IIIème  siècle a été découvert) ainsi qu’une galerie à  portique donnant sur la cour.
Parmi les salles de ce corps de bâtiments, l’une d’entre elles est particulièrement remarquable. A. Provost nous la présente comme la salle « de réception ». Les fouilleurs y ont découvert les éléments de décoration les plus remarquables du site : outre les fragments de peinture, on y a retrouvé des parties d’un décor en bas-relief représentant vraisemblablement Hermès / Mercure. Cette salle se caractérise également par son système très complet d’hypocauste : un conduit court sous le sol, au pied des quatre murs, et d’autres suivent les diagonales de la pièce. Ce système est complété par des conduits verticaux espacés régulièrement le long des murs. Paradoxalement, ce système n’a jamais été mis en service et l’accès aux conduits, depuis la pièce d’alimentation du foyer, a été muré. La salle devait servir de lieu d’accueil et de transactions.
A. Provost dans le local technique alimentant l’hypocauste dont l’accès est en partie muré
Conduit de l’hypocauste sous le sol de la salle de réception

Sol en béton de la salle de réception avec vue sur le conduit de chauffage sous le sol
La cour est organisée autour d’un bassin hexagonal difficilement identifiable dans l’état actuel. Le corps de bâtiments ouest présente trois espaces successifs en allant de la cour vers l’ouest. Tout d’abord, deux salles symétriquement disposées de part et d’autre du seuil d’entrée. Elles présentent toutes deux une exèdre présentant des traces de décors peints. La fonction (religieuse ?) de ces deux salles n’est pas déterminée avec certitude. En s’éloignant de la cour, on pénètre ensuite dans un large espace découvert et entièrement clos vraisemblablement aménagé en jardin d’agrément ou en salle à manger de plein air (la hauteur supposée des murs devait protéger du vent). Derrière le mur de ce jardin se trouve un espace allongé, percé de deux larges ouvertures vers l’extérieur, considéré comme un entrepôt par les archéologues. Au sud de cet entrepôt un espace de forme carré pouvait constituer un silo avec une communication possible sur l’entrepôt.

les deux salles à exèdre vues depuis le sud

Restes de peinture murale sur enduit dans l'exèdre nord

 

Entrepôt ouest

Le corps de bâtiments Nord est disposé symétriquement au corps sud et s’ouvre sur la cour centrale par une galerie à portique. Celle-ci dessert une série de salles dont l’une est une bibliothèque ou salle d’archivage, comme en témoignent les niches aménagées dans l’épaisseur des murs et destinées à recevoir les tablettes de bois, support des uolumina ou codices. Dans son prolongement, mais formant une extension du corps de bâtiment vers le nord, une petite salle, dotée elle aussi d’un système d’hypocauste, se trouve une salle de travail ou un bureau (?). Les autres salles du corps de bâtiments nord sont plus clairement identifiées. L’une est une salle munie d’armoires murales dont les emplacements sont visibles dans l’épaisseur des murs. Elle pouvait servir de lieu de rangement et, peut-être, de salle à manger couverte. Elle a été aménagée, dans la dernière période d’occupation du site, en petite forge, à en juger par les fosses qui y ont été creusées pour y fixer des enclumes et par les nombreux éclats de métaux retrouvés sur le sol. Une dernière salle présente un four d’angle ainsi que les traces d’un foyer ouvert qui a rougi les pierres du mur attenant. La proximité de cette salle avec d’une part la salle de rangement voisine et, d’autre part, le jardin intérieur pouvant servir de salle à manger de plein air, la désigne comme la cuisine de la villa.

Niches de rangement de la bibliothèque ou salle d'archivagebase du four dans la cuisine - le foyer ouvert se situe le long du mur de droite

Gergovie sur un plateau

Ce samedi après-midi, au CDDP de Brest, le club Jeux d’Histoire du Ponant proposait une animation dans le cadre du Printemps: la reconstitution miniaturisée d’un épisode crucial du siège de Gergovie, et plus généralement une présentation des jeux de stratégie historique à figurines.

La Xe légion (à gauche) s'apprête à couvrir la retraite des Romains après une brève incursion dans l'oppidum (en face) et devant le camp avancé de César.

Une trentaine de curieux, jeunes (pour la plupart) ou moins jeunes, ont ainsi pu découvrir les bases de ces jeux grâce aux explications des membres du club, des passionnés qui ont su conjuguer érudition et pédagogie.

Une expérience à renouveler.

Pour que la flamme ne s’éteigne pas… en hommage à Madame Jacqueline de Romilly

Madame de Romilly est décédée samedi 18 décembre 2010, à l’âge de 97 ans. Aussitôt, une pluie d’hommages est venue saluer sa mémoire. Nous avons pu apprécier la belle conscience de l’Elysée et des autorités culturelles de notre pays. Tous reconnaissent unanimement la qualité de la vie et de l’action de Madame de Romilly, entièrement dévouées à la promotion des lettres, des langues anciennes et des humanités. La « lumière » et la « flamme », « puisées aux sources d’une très haute civilisation » et saluées par les communiqués officiels sont-ils morts avec elle ? On peut légitimement se poser la question lorsqu’on voit dans quel état se trouvent l’enseignement du Latin et du Grec dans nos lycées et nos universités…
J’en appelle aux autorités politiques, éducatives et culturelles de ce pays : pour que leurs éloges funèbres ne soient pas une simple posture de circonstance et ne demeurent pas lettre morte, il est de leur devoir de rendre aux langues et civilisations anciennes la place qu’elles méritent dans l’enseignement secondaire et spécialement dans nos lycées où elles se trouvent réduites au rang d’une malheureuse option sans enjeu d’orientation à court terme. Jacqueline de Romilly s’est battue jusqu’à son dernier souffle pour maintenir la flamme du Latin et du Grec. Puissent les politiques choisir de mettre enfin ces langues à une place décente – le tronc commun des lycées d’enseignement général – dans notre système éducatif et montrer par là qu’elles attachent réellement du prix à la culture.

Benoît Jeanjean

Concours 2011

Grecs et Romains face aux Barbares

  • Les sujets proposés cette année sont disponibles ici. Suivez ce lien pour découvrir le palmarès.

  • « Barbares ou sauvages ? » Le président de l’association commente le thème du concours.

  • Vous trouverez dans ce fichier pdf de nombreuses pistes pour préparer le concours avec vos élèves : une bibliographie très détaillée établie par Pierre Lefèvre, complétée par des indications de revues, de sites internet et de films fournies par Claude Quéméner et Martine Kerhoas (pages 6 & 7). Bonne lecture.

  • Pour participer au concours, renvoyez-nous le coupon d’inscription.

  • Rappel : le concours est réservé aux adhérents à jour de cotisation. Le bulletin d’adhésion est disponible ici.

Barbares ou sauvages ?

Benoît Jeanjean, président de l’association, commente le thème du concours 2011:

S’interrogeant dans ses Essais sur les peuples du Nouveau Monde, Montaigne mettait en cause la notion même de barbarie que certains de ses contemporains appliquaient sans réflexion aux indigènes du nouveau continent : « Or je trouve, […] qu’il n’y a rien de barbare et de sauvage en cette nation, à ce qu’on m’en a rapporté ; sinon que chacun appelle barbarie ce qui n’est pas de son usage […] ». Mais cette remise en cause d’une étiquette a priori discriminatoire et dépréciative n’allait pas sans finesse et c’est par un paradoxe qu’il réhabilitait le sauvage au détriment du soi-disant civilisé : « Ils sont sauvages, de même que nous appelons sauvages les fruits que nature, de soi et de son progrès ordinaire, a produits : là où, à la vérité, ce sont ceux que nous avons altérés par notre artifice et détournés de l’ordre commun, que nous devrions appeler sauvages » (Essais, « Des cannibales », I, 31). Continuer la lecture